Je ne connaissais pas Carlos Ruiz Zafon, si ce n'est de nom et je dois
dire que la lecture de ce thriller laissera des traces, que dis-je des
empreintes, dans ma mémoire bibliographique.
Le jeu de l'ange ou les mésaventures d'un jeune écrivain ayant "vendu
son âme". David Martin, jeune homme de dix-sept ans, est embauché pour
de menus travaux dans un journal : La voz de la industria, mais par un
concours de circonstances jouant en sa faveur, il devra très vite écrire
des chroniques. Et là, révélation : quel talent a notre jeune écrivain !
Mais, c'est lorsqu'il se décidera à écrire sous son propre nom que
notre protagoniste rencontrera les premiers écueils. Un jour, alors
qu'il flirte avec le malheur, il rencontre le patron, celui qui lui
demande d'écrire "une religion". Sur le fond de l'histoire je ne peux
vous en dire plus au risque de gâcher ces rebondissements et effets de
surprise servis par notre auteur.
Par contre sur la forme, mes indiscrétions n'entacheront en rien votre lecture.
Dans Le jeu de l'ange, les évènements se succèdent avec fluidité, notre
auteur ne nous laisse quasiment pas une minute de répit. Les personnages
sont aboutis comme les situations.
Mais Le Jeu de l'ange c'est aussi l'hommage rendu par notre auteur aux
livres, aux écrivains, à la littérature. Nous pénétrons dans l'intimité
de l'homme confronté à la page blanche, nous partageons ses doutes, ses
craintes, nous mesurons à quel point la vanité du créateur est présente
dans toute oeuvre artistique.
Le jeu de l'ange c'est enfin un roman sur la religion, sur les questions
qu'elle soulève, sur sa finalité, sa réponse face à la peur de mourir,
son pouvoir sur notre intelligence et notamment celui de nous ôter toute
forme de discernement pour tomber dans le gouffre de la crédulité.
En bref, j'ai passé un très bon moment et pense poursuivre le début de
cette relation qui m'offre d'heureuses perspectives en lisant L'ombre du
vent.
Juste une indiscrétion : des rebondissements, vous en aurez jusqu'à la dernière page !
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