lundi 12 décembre 2011

Thriller sur fond de Maoïsme.

En posant ce bouquin me vient l'envie de crier : "Quelle aventure !". Le Chinois débute comme tout thriller qui se respecte. En premier lieu, une mare de sang. Et bien oui notre auteur ne fait pas avec le dos de la cuillère puisque c'est bien dix-neuf meurtres qui seront perpétrés dans la même nuit et surtout dans le même village. En régime thriller, qui dit meurtre, dit un minimum d'hémoglobine et encore mieux d'atrocité, alors merci aux corps lacérés de coups de couteau et à cette jambe orpheline de son propriétaire. En second lieu, le thriller c'est aussi et surtout le détail qui tue, et là notre auteur opère un coup de maître, il crée un lien irréversible, sanguin et incontestable entre nos dix-neuf victimes. Enfin un thriller de ce nom n'est pas viable sans l'existence d'une héroïne forte, obstinée, et bien évidemment torturée, et là Mankell nous sert sur un plateau une juge haute en couleurs, Birgitta Roslin. le décor est planté, asseyez vous confortablement dans votre fauteuil, le thriller et son cortège de sueurs froides peut commencer.
Et bien non ! Avec Le Chinois, Mankell nous offre un virage à cent-quatre-vingts voire trois-cent-soixante degrés ! Ici, notre auteur s'offre un pamphlet contre la Chine. C'est Empire du Milieu au sein duquel siège trois types d'individus : les utopistes, ceux qui croient au développement harmonieux et aux richesses justement réparties, les opportunistes, ceux qui surfent sur la vague de l'économie de marché et surtout sur le tsunami de la corruption qui gangrène le pays, et enfin les autres, ces pauvres victimes d'un pays versatile et surtout schizophrène oscillant sans cesse entre communisme et capitalisme sauvage.
Le Chinois c'est non seulement un thriller mais aussi une histoire poignante de la Chine moderne, celle de la peine de mort, de ces dirigeants corrompus, de la pudeur de son peuple, de la pauvreté galopante. Mais le polar de Mankell c'est aussi un retour sur l'"oeuvre de deux personnages centraux pour l'empire du Milieu : Mao et Deng.
A ceux qui croient que seule la Chine en prend pour son grade, ils se trompent. D'ailleurs c'est parce qu'elle possède une histoire que les schémas qu'elle envisage aujourd'hui peuvent nous paraître bien clair.
Je dirai donc ceci : amateurs des thrillers sur fond de sueurs froides à répétition, d'hémoglobine, de courses haletantes et effrénées, de rebondissements fiévreux, passez donc votre chemin. Par contre pour ceux qui affectionnent particulièrement le thriller politique, qui, sous couvert d'une intrigue policière aiment à se plonger dans l'histoire chaotique d'un pays, alors courez lire ce polar !
Ce qui est sûr c'est qu'après la lecture du Chinois, une envie subite m'est venue d'en savoir plus sur la Chine.
Je remercie les éditions SEUIL POLICIER ainsi que BABELIO de m'avoir permis de découvrir ce bouquin.

Les apparences sont parfois trompeuses ...

"Sceptique", voilà le terme qui reflète mon sentiment à la lecture des premières pages de ce polar. Adepte des thrillers je suis, mais les courses poursuites effrénées sur fond d'hémoglobine et de sueur ne sont pas ma tasse de thé.
"Surprise", je l'ai été, au tournant de ce thriller haletant. "Conquise", voilà ma position lorsque je ferme ce bouquin.
Adepte des thrillers psychologiques, je dois dire que de psychologie, Instinct de survie n'en manque pas. L'auteur a bien caché son jeu, les débuts de ce récit ne laissaient présager en aucune façon la suite : des rebondissements, des personnages psychologiquement complexes voire complètement dérangés.
Merci à Babelio et aux éditions les deux terres pour cette découverte