mercredi 29 décembre 2010

Echec et Mat !


1877, Varvara Souvorava part rejoindre son fiancé sur le front russe. Mais lors d'une halte, son cocher profite de l'occasion pour lui voler ses effets, son argent et, prendre la fuite. La malheureuse n'est pas oubliée de la providence puisqu'au même instant elle rencontre Eraste Fandorine qui fait route pour le front. Les voilà partis ensemble.
A leur arrivée sur le front, les évènements s'enchaînent. Les russes ont un traitre parmi eux. Ils préparaient une offensive sur la ville de Plevna, mais celle-ci a échoué. Le télégramme s'adressant aux troupes a été modifié, induisant celles-ci en erreur et causant d'énormes pertes.
Qui a truqué le télégramme ? Dans quel but ? Autant d'énigmes auxquelles notre enquêteur émérite va tenter d'apporter une réponse. Quant à ses supérieurs, ils ont déjà la solution ! Le seul coupable possible est le chiffreur, qui n'est autre que le fiancé de Varvara. Ce dernier va être arrêté puis interrogé mais sans succès.
Le gambit turc c'est un polar historique au rythme soutenu et qui, s'il narre une partie des conflits entre la Russe et l'Empire Ottoman, ne souffre pas des lourdeurs qu'une description trop exhaustive pourrait causer.
La fin du 19ième c'est aussi le rôle croissant de la presse dans l'information des citoyens. Alors quoi de plus naturel que ces journalistes se trouvent sur le front pour couvrir l'évènement. Les envoyés spéciaux existaient déjà à cette époque.
En bref, un vrai moment de détente. Une immersion dans la Russie des années 1870-1880, quelques réflexions sur le rôle de la femme, et surtout les premières loges pour assister au conflit.

mardi 28 décembre 2010

Merci monsieur Teulé.

2008, Le Montespan, et surtout ma première rencontre avec Jean Teulé. Comment durant tout ce temps ai je pu me passer d'un tel auteur ? A mon grand désarroi, je n'ai aucun motif légitime qui puisse expliquer cette lacune impardonnable.
Mais trêve de lamentations, le mal est réparé.
Ah Le Montespan, quel roman et surtout quelle histoire. Jean Teulé nous immisce dans le quotidien de ce marquis abandonné par sa femme, en effet cette dernière a succombé au charme du Roi Soleil.... Jusqu'au bout, notre cocu tentera de reconquérir son épouse et même si pour cela il s'expose bien souvent aux foudres du souverain. Un livre dévoré en une nuit.
Ensuite, se sont enchaînés Le Magasin des suicides (un petit bijou d'humour noir, caustique à souhait), Je, François Villon (un hommage au poète, et à notre capitale), Darling (les péripéties d'une bonne mais pauvre fille), Verlaine (un pur plaisir), Mangez le si vous voulez (un roman qui illustrerait les cours de sociologies sur la psychologie des foules), ..... Tous ces ouvrages furent une source de plaisir intense, Monsieur Teulé nous prend par la main, et nous fait découvrir Des Personnages singuliers, pas toujours dignes ou bienveillants, mais qu'importe il les aime ses protagonistes monsieur Teulé !

Benjamin Button, un moment inoubliable !


Voilà une petite nouvelle tout à fait plaisante. L'histoire d'un nouveau né ou plutôt d'un vieux né prénommé benjamin, dès sa naissance il crée la polémique déjà à l'hôpital mais aussi auprès de ses proches. C'est avec bien du mal que le père de Benjamin tente de camoufler ces traits de vieillard. Mais voilà, Benjamin va rajeunir à mesure qu'il va vieillir. paradoxe? non, c'est tout simple. A 50 ans il en paraît 25 ou 30. Une situation qui posera problème d'abord pour son mariage, mais aussi pour ses études tardives.. Bientôt Benjamin se trouvera prisonnier de son corps, paraissant adolescent mais pourtant approchant la soixantaine, il ne pourra pas rejoindre l'armée. Par la suite c'est son fils qui prendra soin de lui. Les données que je retiens de cette histoire sont les suivantes : que l'on naisse nouveau né ou vieux né on a besoin les premiers temps du soutien de ses parents, et plus tard, que l'on finisse notre vie comme un vieillard ou un nouveau né, bien souvent nous avons besoin de l'attention de nos enfants. Par conséquent que l'on soit nouveau né ou vieillard, nous sommes prisonniers de notre corps, en effet Benjamin Button a une vie à l'envers mais finalement envers ou endroit ne change pas le fait que nous ne sommes "indépendants" qu'au milieu.

Une heureuse rencontre


C'est en 2010 que j'ai découvert Boris Akounine. Qui aime les policiers historiques et la Russie, tombera à coup sûr sous le charme de ce formidable écrivain.
A travers ses ouvrages, il nous offre une succession d'enquêtes policières ayant peu à envier à notre cher Arthur Conan Doyle, mais aussi et surtout une prodigieuse image du géant russe qui depuis des siècles vit malgré la progression de sa tumeur : la corruption.
Un personnage, Eraste Fandorine, marque la majeure partie de son oeuvre. Akounine nous dessine un enquêteur émérite, un corollaire de notre cher Sherlock Holmes, l'humilité en plus. D'ailleurs contrairement à Conan Doyle, on dirait bien que Akounine aime sa créature.

Bon sang ne saurait mentir tome 2. B AKOUNINE


Voici la suite et fin des aventures de Nicholas Fandorine !

Pour ce deuxième tome, toujours la même alternance entre la Russie moderne et celle du 18ième s.

Nous retrouvons Nicholas Fandorine en très mauvaise posture. Ce dernier, pour sauver sa famille d'une mort certaine, doit se plier au chantage d'une personne cruelle ! Mais qui est le commanditaire de toute cette opération ? Que cache ce désir de vengeance ? Comment Nicholas va-t-il survivre à ces attaques et résoudre cette énigme ?

Dans l'autre Russie, Danila Fondorine tente de protéger Mithridate, le petit garçon surdoué de sept ans. Ici règne les mythes, les rituels mais aussi les organisations, telle que la franc-maçonnerie, qui, aujourd'hui encore, brillent par leur opacité. Comment Danila Fondorine va-t-il parvenir à protéger le petit-garçon de toutes les agressions réservées par un monde hostile.

Deux histoires, un roman qui bascule de l'une à l'autre avec un rythme soutenu, un effet miroir pour les deux aventures, voilà ce que vous réserve la lecture de ce deuxième tome qui à mon sens est plus rythmé que le premier. Mais me direz vous avant de parler de rythme faut-il trouver les notes de notre partition.

En bref, un très bon moment de lecture pour tous les amoureux de la Russie et de son histoire.

Bon sang ne saurait mentir tome 1. B AKOUNINE


D'abord la Russie post-communiste, celle de l'économie de marché, gangrénée par la corruption et la mafia. Akounine nous offre pour guide, Nicholas Fandorine, descendant de ce cher Eraste, un chef d'entreprise. L'histoire débute lorsque notre personnage reçoit la visite d'un individu dans le cadre de son activité de conseil. Une visite assez saugrenue qui s'achèvera quelques heures plus tard par le décès de notre visiteur inconnu. Un meurtre qui va plonger Nicholas dans les bas fonds de la nouvelle Russie à coup de chantage et de mauvaises rencontres. Ensuite, la Russie du 18ième s, celle de la Grande Catherine, l'impératrice. Une découverte qui, pour ce premier tome, se déroule à travers les yeux de Mithridate, un jeune surdoué, que son père a décidé d'amener à la Cour afin de montrer à son altesse, le génie de son fils. Parce qu'il faut la distraire Catherine II, tous les soirs, tous les matins défilent des inconnus venus tenter leur chance, et peu réussissent. Mais le jeune garçon va y parvenir au delà de ses espérances, puisqu'il sera convié à demeurer à la Cour près de son altesse. Une position qui sera renforcée le jour où notre cher Mithridate parviendra à sauver l'impératrice d'un empoisonnement orchestré par ses propres conseillers. Mais cette Russie du 18ième, c'est Nicholas qui nous la conte. Une histoire prévue pour un jeu vidéo sensé relater la vie de Danila Fondorine, aïeul de Nicholas. D'ailleurs ces deux histoires, évoluent tels des battements de coeur, de manière alternée et tributaires l'une de l'autre. Une fois de plus, merci à monsieur Akounine pour cette Russie qu'il nous livre dans chacun de ses ouvrages.