jeudi 3 mars 2011

Passé trouble sur fond d'enfance dorée.

Lourd passé que celui d'Alexandre JARDIN.
Après Le Roman des Jardin, ouvrage sur les moeurs quelques peu farfelues et dissolues de ses ascendants, Alexandre JARDIN crève l'abcès en publiant Des gens très bien... Et là c'est une toute autre histoire, celle d'une famille gouvernée par l'omerta, dont le seul mot d'ordre est la cécité. L'histoire c'est celle de Jean, grand-père d'Alexandre connu sous le pseudonyme du Nain Jaune. Jean fut le proche collaborateur de Laval sous le régime vichyste.
Le pilier central de ce "roman" demeure la rafle de juillet 1942 où 4000 enfants furent sauvagement assassinés, leur tort étant tout simplement celui d'être juifs!
Alors que la France a dû attendre le dernier quart du 20ième s pour enfin admettre son rôle à part entière dans la déportation des juifs, A Jardin a dû composer avec son passé, celui de petit-fils du Nain Jaune.
Cette ouvrage est poignant, il montre le malaise de notre auteur qui malgré, sa confession demeure profondément heurté par ce passé si sombre. A travers les pages, nous découvrons que bien souvent Alexandre s'est retrouvé, contre son gré, en compagnie de ceux qui furent les alliés de ce plan d'extermination ou encore ceux qui sont comme lui les descendants de ces criminels. Un passé qu'Alexandre subit, et ce à tel point que lorsqu'il retranscrit les propos d'une ex femme de SS, il ne peut s'empêcher de crier son indignation, comme si le vieil adage "qui ne dit mot consent" pourrait lui être attribué, comme si il devait justifier qu'il n'est pas de ces antisémites qui semèrent la terreur dans la France Vichyste et bien au-delà.
Enfin, ce roman légitime le choix littéraire de notre romancier. A un passé trop sombre, trop lourd, il a substitué un mode littéraire. Celui de romans légers voir parfois à l'eau-de-rose.
Une chose est sûre, plus jamais je ne lirai monsieur Jardin de la même manière.

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